
Sphinx - La Légende du gardien sacré de l'Egypte Ancienne
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Souvent représenté avec un corps de lion et une tête humaine coiffée du némès royal.
C’est l’un des symboles les plus énigmatiques et puissants de toute la mythologie égyptienne.
Créature hybride, fusion de force animale et de sagesse humaine,
il incarne la vigilance éternelle du pharaon et la puissance des dieux. Il n’est pas la pour défier l’homme, mais pour le protéger… Car ce n’est pas un monstre. Il est un gardien.
Les premières mentions du Sphinx n’apparaissent pas directement dans un mythes écrit spécifique car il est avant tout une figure symbolique et iconographique.
Il apparait tout de même dans L’ancien Empire vers -2600 à -2100 av J.C, ou encore dans le Stèle du Rêve vers -1400 av J.C.
Les origines du Sphinx:
Dans les profondeurs du désert égyptien, là où les dunes changent de forme mais jamais de mémoire,
naît une créature que ni l’homme ni les dieux n’ont véritablement conçue.
Elle n’a pas de mythe fondateur. Pas de lignée divine.
Elle est le fruit d’un regard : celui du roi vers l’éternité.
Le Sphinx.
Silencieux colosse de pierre. Fusion sacrée de la force et de l’intelligence.
Un corps de lion — souverain des bêtes. Une tête humaine — couronnée du némès royal.
Il ne parle pas. Il veille.
Né au commencement des dynasties, taillé dans la roche il y a plus de 4 500 ans,
il n'est ni dieu, ni démon. Il est un symbole vivant, une idée pétrifiée :
celle d’un pharaon devenu gardien du monde,
fusionné avec le soleil, lié à l’ordre cosmique.
Il n’a ni culte propre, ni hymnes dédiés.
Mais il trône au seuil des tombeaux et des temples,
là où le visible touche l’invisible,
là où l’homme se rappelle qu’il n’est qu’un souffle face à l’éternité.
Sa première parole connue est un rêve.
Gravée dans la pierre, entre ses pattes :
la Stèle du Rêve.
Le futur pharaon Thoutmôsis IV y raconte qu’il l’a vu en songe.
Le Sphinx lui a parlé.
Il lui a promis le trône… en échange de sa libération du sable.
Alors, est-il une statue ? Ou un être qui pense et choisit ?
L’énigme demeure.
Le Sphinx n’est pas là pour punir. Il n’attend pas de fautes à dévorer.
Il protège. Il symbolise. Il impose silence et respect.
Face à lui, le passant comprend :
qu’il existe des forces plus anciennes que les dieux eux-mêmes.
Des symboles si puissants qu’ils défient le temps.
Et que même le sable du désert ne peut ensevelir.
Le Sphinx ne se manifeste pas par la peur. Mais par la présence. Majestueuse. Immobile. Insondable. Gardien de la mémoire des rois. Et de l’ordre du monde.
Thoutmôsis IV et le rêve du Sphinx:
Il y a plus de trois mille ans, dans le sable brûlant du plateau de Gizeh, un jeune prince marchait seul.
Son nom était Thoutmôsis. Il n’était pas encore roi.
Pas encore maître des Deux Terres. Juste un fils parmi d’autres. Un soldat, un chasseur.
Mais ce jour-là, sous le soleil implacable, il chercha refuge dans l’ombre d’un géant silencieux.
Le Grand Sphinx.
Un corps de lion, une tête d’homme, les yeux fixés vers l’éternité.
À moitié enseveli, presque oublié, il dormait sous les sables depuis des générations.
Le prince s’allongea entre ses pattes, et s’endormit.
Alors le Sphinx parla.
Dans un rêve vibrant et sacré, sa voix résonna comme le vent dans les pierres :
« Regarde-moi, Thoutmôsis. Je suis Horemakhet, l’Horus à l’Horizon. Le gardien du temps et des rois.
Le sable m’étouffe. Libère-moi… et je ferai de toi le maître de l’Égypte. »
Le prince se réveilla bouleversé.
Il n’avait rien d’un héritier certain. Mais il crut à ce rêve.
Et il obéit.
Il ordonna que l’on dégage le Sphinx de la mer de sable qui l’ensevelissait.
Et bientôt, comme promis, le destin bascula : Thoutmôsis monta sur le trône.
Le Sphinx, en retour, obtint ce qu’il réclamait :
la lumière du soleil, la gloire retrouvée, et une stèle de granit rouge gravée de ce pacte sacré.
Sphinx, un gardien hors du commun:
Il n’est ni dieu, ni bête, ni roi.
Et pourtant, il incarne un peu des trois.
Le Sphinx est le gardien silencieux de l’ordre cosmique,
posé à la frontière du monde visible et de l’invisible.
Il ne parle pas. Il ne juge pas. Mais il veille.
Immobile depuis des millénaires, il rappelle à tous que la puissance ne réside pas dans le bruit ou le mouvement, mais dans la stabilité, la maîtrise et le mystère.
Il est l’image de l’humanité maîtrisant la force, de la sagesse tenant tête à l’instinct.
Une fusion parfaite entre le corps de la bête et l’intelligence du roi.
Le Sphinx n’est pas là pour punir, ni pour sauver. Il est là pour rappeler.
Que le pouvoir véritable s’inscrit dans la pierre, dans le temps, dans le silence.
Et que ceux qui cherchent la vérité… doivent d’abord affronter le regard de ceux qui savent.